jeudi 20 février 2014

Comme si vous y étiez ! Rencontre avec un détective privé !

Samedi 15 février, nous avons eu le privilège de rencontrer le détective privé, Jean-Emmanuel Derny !

Pour ceux qui n'ont pas eu la chance d'être là, vous comprendrez que M. le détective doit rester incognito, vous ne pourrez donc pas voir son visage pour des raisons évidentes de sécurité ! Mais présentons-le brièvement.

Après avoir suivi un cursus spécialisé, incluant de nombreux cours de droit, il a créé son agence il y a 10 ans, puis le Syndicat National des Agents de Recherches Privées, qu'il dirige toujours !
Et oui, en France, on ne les appelle pas détective privé (c'est la tournure américaine !), mais Agents de Recherches Privées (A.R.P).

Après avoir exposé les multiples aspects de son travail ainsi que toutes les règles et procédures qui encadrent ses missions, les questions ont fusé dans le public.
Tant les adultes que les enfants étaient friands d'anecdotes croustillantes, de détails précis sur la réalité du métier.
Ils en ont redemandé jusqu'à ce que la bibliothécaire interrompe la discussion car le temps imparti à la rencontre était déjà écoulé !

Voici un aperçu :
  • Est-ce facile de reconnaître un détective privé ? 
Non pas du tout ! Heureusement ! Il faut être comme une personne lambda, il faut "faire le caméléon". Selon la situation, on se déguise en homme d’affaires, en costume, ou en jean et baskets pour rester en planque dans la rue.
  • Combien y a-t-il de détectives privés en France? Y a-t-il des femmes ?
cop. CSA Images

Il y en a aujourd'hui 700 contre 3000 avant ! Car entre temps il y a eu un durcissement des lois encadrant la profession. Et oui, de plus en plus de femmes exercent cette profession ! Et ça aide bien, car on fait quelquefois équipe avec des collègues femmes ! Parfois c'est même nécessaire. En effet, il y a des missions, des infiltrations dans des milieux où une femme passera beaucoup plus inaperçue qu'un homme et sera mieux accueillie !



  • Franchissez-vous les limites de la légalité parfois pour aboutir dans vos recherches ?
La profession est très encadrée par la loi. Le cœur du métier est d'apporter des preuves en restant dans le cadre de procédures judiciaires. Les moyens mis en œuvre pour recueillir ces preuves doivent impérativement être légaux et loyaux. Sinon, les indices trouvés illégalement ne seront pas retenus lors des procès. Donc, en plus, ça ne servirait à rien ! 
Il y a de plus en plus, c'est vrai, de demandes illégitimes des clients, mais là on dit HALTE !


  • Être détective, est-ce seulement s'occuper des infidélités conjugales ? 
Non, c'est vrai, on  a beaucoup d'affaires de ce type pour être prêt avec des preuves  le jour du verdict des divorce. Mais on a aussi des missions sur du travail clandestin présumé, de la concurrence déloyale, des trafics de contrefaçons, des informations à chercher dans le domaine de l'intelligence économique.
cop Headhunters
  • Est-ce que la profession ressemble à ce que l'on peut lire dans les romans ou voir dans les films ? 
La réalité est très différente de la fiction. Et, les temps ont évolué.
Dans les romans policiers, Sherlock Holmes, Hercule Poirot ou Nestor Burma (que j'aime bien) menaient leurs enquêtes en lien avec la police. Cette situation n'est pas possible aujourd'hui. Les détectives privés travaillent très rarement avec la police, d'autant qu'ils ne travaillent sur aucune affaire qui relève du droit pénal. Mais des discussions à ce sujet pour des partenariats sont en discussion! En revanche, ils travaillent souvent avec des avocats et des huissiers.
Comme dans les films policiers, le détective privé se planque pour observer et réunir des preuves. Mais une scène qui dure quelques minutes à l'écran peut souvent durer de très longues heures dans la réalité, sans bouger. Pour exercer ce métier, il faut être très patient !
  • Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?  
Ce que j'aime dans mon métier c'est la diversité des affaires et le fait de travailler sur plusieurs affaires, en même temps. C'est l'occasion de rencontrer des gens tellement différents. Travailler sur des affaires où des sommes colossales sont en jeu ou une petite affaire dans une famille ; sans s'y attendre, on découvre des personnages très intéressants.
  • Y a-t-il beaucoup d'affaires qui ne sont pas résolues? 
 Ça peut arriver oui. Mais avec l'expérience, on peut le prévoir dès la présentation du problème par le client. Si le client a très peu d'informations, et pratiquement pas de budget, on peut déjà prévoir que l'enquête sera vouée à l'échec. De même si on sent que le client veut nous faire aller vers un terrain où on entrera dans l'illégalité. Mais oui, il arrive que les recherches soient infructueuses, qu'on ne trouve rien !

  • Quelles sont les qualités pour devenir un bon détective privé ?
Il faut être très patient, non seulement pour les longues heures de planque, mais aussi pour la rédaction des rapports. En effet, on oublie souvent que le détective doit produire de nombreux documents administratifs !
Un détective ne doit pas être timide car il doit pouvoir engager la conversation avec n'importe qui pour recueillir des informations (enquêtes de voisinages, etc.) 
Il doit aussi avoir un sens de l'observation aigu, et savoir s'adapter à toutes les situations. Lors de filatures, il doit pouvoir infiltrer toutes sortes de milieux.

cop. U.F.E.D.P Union Fédérale des Enquêteurs de Droit Privé
Cette rencontre a peut-être déclenché des vocations chez les Mordus ?
Si vous souhaitez mener des enquêtes et récolter des preuves, il existe après le Bac, 3 centres de formation : l'Institut de Formation des Agents de Recherches à Montpellier, les licences professionnelles à l'université de Vauban à Nîmes et au Centre de Formation Permanente de l’Université Panthéon-Assas de Paris 2. Un centre de formation continue est également accessible pour ceux déjà en fonction.

Et, pour en savoir plus sur le métier, vous pouvez consulter le site Internet de son agence :
ou lire son livre : "Détectives privés : des agents très secrets" chez l'Harmattan.

2 commentaires:

  1. Bonjour à tous les mordus !

    Vous dites que nous n'aurons pas de photo de Jean-Emmanuel Derny, car il doit garder l'anonymat, mais il est intervenu masqué lors de la rencontre ???
    Comment fait-on pour garder l'anonymat, on change de nom pour ses voisins, sa concierge sa petite amie, etc... ?

    RépondreSupprimer
  2. Médiathèque M.Yourcenar11 mars 2014 à 14:23

    Le détective privé était là dans un cadre bien défini, celui du prix des mordus du polar. Et il est venu pour rencontrer les enfants passionnés par le monde policier. C'était une opération destiné à un public déterminé. Ainsi, non il n'était pas masqué donc pas vraiment anonyme pour son public. Mais la discrétion restait et doit rester possible et c'est ce que que tous ont essayé de respecter. A- t-on répondu à votre question?

    RépondreSupprimer